Les conditions de vie dans le village de Nkurye dans la Commune de Giharo sont très alarmantes

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La Commune de Giharo dans la province de Rutana est l’une des principales destinations des rapatriés burundais. Depuis le début du mouvement de retour au Burundi, cette commune compte jusqu’aujourd’hui plus de 6566 soit 816 ménages qui sont retournés depuis le mois de septembre 2017. Le curé de la paroisse Giharo Abbé Timothé Hatungimana lance un appel vibrant pour le soutien des ménages de la localité qui sont très pauvres dont leur dignité laisse à désirer. Les familles n’ont ni abris, ni accès aux soins de santé, ni accès à la nourriture, les enfants ne vont pas à l’école.

nkuryeGuidé par le curé de la paroisse Giharo, Caritas Burundi s’est rendue dans le village de Nkurye qui abrite une grande partie des rapatriés en provenance de la Tanzanie. Les conditions de vie dans ce village sont très déplorables, la paroisse se dit très dépassée par les sollicitations des pauvres de la localité. Les rapatriés ont regagné leurs anciennes maisons mais qui sont sur le point de tomber, certains ayant retrouvé leurs maisons sans toitures avec une partie du matériel vendu. A part la question du logement qui se pose, cette population n’ont pas d’espace à cultiver et souffre énormément du manque de nourritures. Suite à la promiscuité, les familles vivant dans le village de Nkurye vivent le vagabondage sexuel et la pratique de la polygamie est à l’origine des conflits entre ménages de la localité.

C’est le cas de cette dame enceinte J M, rapatriée en 2018, son mari est rentré avec elle et ses 5 enfants mais arrivés dans le village, il a commencé à frapper sa femme. Nous l’avons trouvée assise devant sa hutte de 3 m sur 3 m, malade mais sans accès aux soins de santé et les enfants pleurant autour de la femme abandonnée.nkuryyevillage

La paroisse de Giharo a initié des séances d’éducation de ces couples pour réduire les conflits entre couples dans ce village de Nkurye mais comme on le dit ventres affamés n’a point d’oreilles, les conseils passent d’un coté et sortent de l’autre.

Les enfants du village n’ont pas droit à l’éducation, c’est le cas de cet élève Hatungimana Olivier qui était à l’Ecole Fondamentale UMOJA à Nyamutenderi en Tanzanie mais qui n’a pas eu la chance d’être inscrit à l’ECOFO Nkurye. Le manque de certains documents administratifs comme les actes de naissance ont été à l’origine du refus par les responsables de l’Ecole. Cependant certains ont eu la chance d’être inscrit mais ils manquent du matériel scolaire. Face à cette situation , des personnes en situation de handicap et des plus âgées souffrent également , c’est le cas de Joselyne Maskine , une  femme en situation du handicap qui a des difficultés de se déplacer car son tricycle qu’elle avait lors de son arrivé n’est plus fonctionnel.